A propos de “ne rien attendre”, je me demande à quoi cela peut ressembler… Sachant qu’il n’y a pas d’entité séparée sur ce plan où le corps a pourtant des activités… Devrions-nous ne pas s’attendre à être payé en allant au travail, ou à ce que la voiture stoppe quand j’appuie sur le frein, ou à ne plus avoir faim quand je mange, etc. Merci, Gary.
Cher Gary
Une distinction doit être faite entre l’attente personnelle et l’attente impersonnelle. Dans le cas de l’attente personnelle, il y a croyance en l’existence d’entités personnelles séparées, et leur bonheur est alors en jeu : vous attendez quelque chose, bon ou mauvais, pour vous-même en tant que personne séparée, ou de la part d’autrui. Dans le cas de l’attente impersonnelle, personne n’est impliqué : “Si un objet est lâché d’une certaine hauteur de la surface de la terre, il tombera vers le sol” est une attente impersonnelle.
Parfois cette distinction n’est pas évidente. Par exemple : “je m’attends à ce que ma faim disparaisse si je mange suffisamment” est une attente impersonnelle, “je” se référant dans ce cas au corps, et non à la conscience.
“Je m’attends à être heureux si je mange suffisamment” est une attente personnelle, car le second “je” se réfère au corps, et le premier à la conscience. Comme vous pouvez le voir, l’ignorance est dans ce cas le résultat d’un manque de discrimination entre le vrai soi, la conscience, et un objet : le corps.
Ce second type d’attente disparaît automatiquement quand la croyance en une conscience séparée, dont il dépend, disparaît. Le terme “non attente”, utilisé par certains sages, se réfère cette disparition.
Mon maître, Jean Klein, m’a dit un jour : “N’attendez rien (pour vous ou de la part des autres) et vous obtiendrez tout”. Ces mots eurent un grand impact sur moi, et leur vérité a continué à se révéler depuis.
Bien amicalement,
Francis
Traduit de l’anglais par Stéphane Badach
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