Francis répond - 203 - Sur le deuil d’un époux

Francis Lucille

Location: Canada

Bonjour Francis, Je suis arrivé à un point où j’ai besoin de quelqu’un pour me guider. J’aime beaucoup les vidéos de Mooji, mais je ne parle pas bien l’anglais et j’aurais aimé tellement lui demander des choses… Vous êtes apparu devant moi lorsque j’ai demandé pour quelqu’un parlant une langue compréhensible pour moi (ma premier langue est le portugais) et je crois que vous êtes la pour me répondre: depuis le décès soudain et violent de mon mari, il y a 2 ans, j’ai commencé à me questionner : il est impossible qu’il puisse disparaître dans l’air… son corps oui, je le comprends, mais et lui? Où est-il? Alors, je me suis dis: il ne peux pas disparaître; en réalité, il n’a jamais existé. Alors j,ai commencé à me questionner: Si il n’a jamais existé, moi aussi je n’ai jamais existé! Tout cela peut paraître folie, mais est pour vous dire de mon incompréhension. Je ne peux pas comprendre comment les gens acceptent le fait que quelqu’un puisse disparaître! Mais, il est tout à fait bizarre le fait que quelqu’un puisse apparaitre! Depuis son décès, il y a des choses surrealistes qui m’arrivent à tout le moment et je ne comprends plus rien et je souffre enormement. Si je n’avais pas ma fille, j’aurais deja suicidé, mais je crois que j’ai une responsabilité. Je ne veux pas faire des drames, je vous raconte la façon que je vois les choses. Le problème n’est pas le décès de mon mari, mais la découverte d’un monde complètement étranger, bizarre, sans pied et ni tête… Avant, je sentais que j’étais seule au monde, et cela était terrible, vraiment horrible. Maintenant, cela ne me paraître plus si terrible mais peut être parce que je ne crois pas vraiment. Mais je vois que à un certain niveau, je suis vraiment seule, je suis vraiment unique. De fois j’ai des moments d’une profonde compréhension et calme, je trouve la paix, mais je vois la souffrance la bas, tout le temps. Je suis fatiguée! Je ne suis pas de tout triste avec le décès de mon mari. Je souffre parce que le monde ne me dit plus rien, mais je ne suis pas vraiment dépressive, j’aime beaucoup rire, parler avec le monde… Je m’amuse vraiment avec les gens, des gens simples, je les observe et je ri beaucoup. De l’autre coté, j’ai tellement peur! Mais je sais que j’ai un amour immense dans moi. Je dois fonctionner le jour à jour, je dois me trouver un travail, je dois croire aux gens, je dois trouver l’envie de participer à ce monde…. tout cela est vraiment difficile. Le monde ne m’intéresse pas mais je ne veux pas vivre démuni et à dépens des autres. Je ne sais plus quoi faire… Comment trouver la force pour participer du monde quand on ne crois plus? Je voudrais me libérer. Abandonner le monde et ne pas souffrir. Je suis capable de le faire par moments…

Chere Katia,

La perte de votre mari est un fait. C’est un fait qui vous interpelle, et met en lumière la précarité de toute existence humaine. La première des choses est d’accepter pleinement ce fait.

Soyez attentive aux sentiments qui apparaissent en vous lorsque vous pensez à lui. Ils sont de deux sortes. Il y a d’abord le chagrin et les regrets. Le chagrin déchirant d’être seule à faire face aux exigences pratiques de la vie, la peur de la solitude, la perte de la compagnie, et les regrets de tout ce que vous auriez pu dire ou faire quand il était là et que vous n’avez pas su ou osé dire ou faire.

Et puis il y un autre sentiment, une langueur tranquille et douce qui apparaît lorsque ressurgissent dans la mémoire les moments d’amour vrai que vous avez connus ensemble.

Les premiers sentiments sont transitoires. Ils font partie du processus de deuil qui est une purification de la mémoire de tous les résidus laissés par l’illusion d’être un moi séparé. Votre démarche spirituelle, qui est la quête de votre vrai Soi, accélèrera ce processus.

Les autres sentiments ne sont qu’amour, l’amour que vous avez partagé avec lui dans ces moments, et qui est votre nature éternelle, votre véritable identité, ce que lui et vous êtes pour toujours.

Bien amicalement,

Francis

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