Francis, en accord avec votre réponse à la question 12, je pense que nous ne pouvons pas prouver que le cerveau ne produit pas la conscience. Tout ce que nous pouvons prouver est que le cerveau est sujet aux lois de la physique, qui sont universelles et non locales. De ce fait, la possibilité reste ouverte que la conscience soit le produit du cerveau. Merci. Aziz.
Cher Aziz,
La réponse à laquelle vous vous référez doit manquer de clarté. Tout d’abord je définis la conscience comme ce qui est conscient de ces mots en ce moment même. La formulation correcte et complète serait : à partir des faits scientifiques, nous ne pouvons pas prouver ou infirmer que la conscience dépend du cerveau. Nous ne pouvons même pas imaginer une expérience qui le prouverait ou l’infirmerait. Si vous en trouvez une, je serais très intéressé à la connaître.
Vous êtes attaché à la théorie de la « conscience produit-du-cerveau » selon laquelle une chose non physique est produite par un objet physique. Comment quelque chose qui est réel (la conscience) pourrait-il être le produit de quelque chose qui n’est pas réel (un objet limité)?
Je ne suis à l’évidence pas parvenu à vous convaincre de deux faits :
Premièrement : La conscience est absolument et sans doute possible réelle, et elle est en fait la seule réalité dont nous puissions être certains.
Deuxièmement : La réalité de tout objet physique apparemment limité (tel le cerveau) est non locale. Il s’ensuit que même si nous partageons l’hypothèse selon laquelle le cerveau « crée » la conscience, le cerveau n’est pas la réalité ultime de la conscience, cette dernière devant être non-locale. La réalité de la conscience, le « je » réel ne peut donc qu’être universel.
Considérons cela d’un autre point de vue : supposons un instant que la conscience soit le produit du cerveau. Le cerveau n’étant pas le produit de lui-même, la conscience est en réalité le produit de ce qui produit le cerveau.
De proche en proche, nous sommes amenés à la conclusion qu’en réalité la conscience peut uniquement être le produit de quelque chose qui est le produit de soi-même. Pour ma part, cela me satisfait, car d’un côté mon expérience intime me dit que la conscience est sa propre cause, et d’un autre côté il est évident, et vous en êtes d’accord, qu’il n’y a aucune preuve scientifique, phénoménale ou autre, que la conscience soit le produit du cerveau.
Si nous postulons que la conscience n’est pas sa propre cause, il s’ensuit que la réalité de la conscience, le « je » réel, peut uniquement être ce qui est sa propre cause, et là encore cela me satisfait : nous, la conscience, sommes réellement ce qui est sa propre cause.
Bien amicalement
Francis
Traduit de l’anglais par Stéphane Badach et Francis Lucille
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